Partager
lire plus

Coproduire éthiquement, des exemples pratiques…

PUBLICATION DES TÉMOIGNAGES DANS REMAIDES QUÉBEC (COCQ-SIDA)

L’organisme

Remaides Québec, une revue indépendante publiée trois fois par année
www.cocqsida.com/ressources/remaides.html
remaides@cocqsida.com

Public ciblé

Le premier public cible est les personnes vivant avec le VIH. Ensuite, l’accompagnement social au témoignage s’adresse aux autres personnes affectées par le VIH/sida ou qui oeuvrent dans le domaine.

État du projet

En cours depuis 2006.

L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL

Avant

Le choix des personnes témoin ou des témoignages se décide lors des réunions du comité de rédaction. Le témoignage est, la grande majorité des cas, un texte écrit. Cependant, les témoins peuvent aussi s’exprimer d’autres manières : poème, peinture, photo. Il est aussi possible de recevoir des témoignages oraux et de les transcrire pour publication.

Tout témoignage reçu sans que l’on ait eu à approcher son auteur (témoignage libre) est lu par le comité d’édition et publié dans le numéro à venir. Ces témoignages peuvent aussi être répartis dans les numéros suivants sous la rubrique Témoin selon le nombre reçu.

L’approche d’une personne témoin potentielle se fait de trois manières :

  1. Si le comité de rédaction a identifié un individu et que le coordonnateur éditorial ou l’adjointe à la coordination a ses coordonnées, il ou elle communique avec lui pour connaître son désir de participer à l’édition du prochain numéro dans un dossier traitant d’un sujet x en témoignant sur ce sujet. Si la personne accepte, nous lui transmettons les spécifications techniques (longueur du texte et date de réception).
  2. Si une personne est identifiée de manière nominale par un membre du comité de rédaction, mais que le coordonnateur éditorial ou l’adjointe à la coordination n’a pas ses coordonnées, le membre du comité l’ayant identifié communique avec cette personne pour connaître son intérêt. Si la personne accepte, on lui demande si elle veut poursuivre les contacts directement avec le coordonnateur éditorial ou l’adjointe à la coordination ou si elle préfère transiter par ce membre du comité l’ayant interpelé.
  3. Des membres du comité de rédaction sélectionnés communiquent avec des organismes communautaires pour qu’ils nous réfèrent des personnes témoins potentielles dans le cadre d’un dossier. Dans ce contexte, il est aussi possible pour le témoin de faire affaire avec l’intervenant.e de l’organisme qui a communiqué avec lui afin de préserver son anonymat face au comité de rédaction.

Dans tous les cas, nous demandons à la personne témoin de spécifier de quelle manière elle veut signer : prénom seul, nom complet, pseudonyme. Nous lui demandons aussi son âge ou la tranche d’âge dans laquelle est se situe (entre 30 et 40 ans, plus de trente ans, etc.), le nombre d’années (ça peut être une tranche d’année) qu’il vit avec le VIH et dans quelle ville ou région ou province il vit.

Tous les témoignages reçus sont relus par les membres du comité de rédaction. Les corrections et suggestions de clarification sont soumises au témoin pour approbation.

Pendant

Tout au long du processus, si une personne témoin ne désire plus voir son témoignage publié dans la revue, nous le retirons.

Si le comité de rédaction reçoit une demande d’utilisation à d’autres fins qu’un témoignage paru dans Remaides Québec, il s’assure d’obtenir l’acceptation de la personne témoin pour que son témoignage soit utilisé dans d’autres publications.

Après

Au moins un exemplaire de la revue (ou plus, selon la demande) est envoyé à toutes les personnes témoins et on remercie chacune d’entre elles pour sa collaboration au magazine.

LES DÉFIS RENCONTRÉS

Avec les personnes témoins ?

  • La peur de l’écrit : beaucoup de personnes ont peur de s’exprimer à l’écrit. Ce qui fait que nous recevons peu de témoignage libre.
  • Malgré l’offre d’anonymat, plusieurs personnes vivant avec le VIH préfèrent ne pas s’exprimer sur leur vécu, de peur d’être reconnu.
  • Quelquefois, les textes reçus sont difficiles à lire. Ils nécessitent de nombreuses corrections de syntaxe, de grammaire et d’orthographe. Ce qui fait que leur texte est rempli de rouge. Il faut alors trouver un moyen de ne
    pas froisser le témoin lorsqu’on lui renvoie son texte. On privilégie alors le contact téléphonique. Ça permet de
    faire face aux frustrations que nous pourrions causer.
  • Parfois, très rarement, certains bouts de textes véhiculent des idées préconçues, de fausses vérités voire mêmes des jugements de valeurs. Nous devons alors décider si nous acceptons ce propos. Si tel est le cas, nous nous
    assurons qu’il soit bien reçu par notre premier public cible, l’ensemble des personnes vivant avec le VIH. Si nous
    le refusons, nous en discutons avec l’auteur. Nous considérons qu’il y a une manière de traiter des sujets délicats
    afin d’en faire ressortir des questionnements, des positions et surtout des échanges.

Avec les proches de la personne témoin ?

Sensiblement les mêmes défis que ceux rencontrés avec les personnes vivant avec le VIH.

Au sein même de l’organisme et de la coalition ?

Comme la coordination de la revue se fait par l’entremise d’un organisme communautaire de lutte contre le VIH, la COCQ-SIDA, nous ne recevons pas de témoignage critique contre le milieu communautaire VIH.

Remaides Québec, malgré le fait que sa coordination se fasse à la COCQ-SIDA, n’est pas une antenne de cette organisation. Il est donc possible qu’il y ait des points de vue publiés qui diffèrent de ceux de la COCQ-SIDA. De plus, Remaides Québec n’a pas l’obligation de publier un texte soumis par la COCQ-SIDA. Comme tout autre texte, il doit être accepté par le comité de rédaction. Bien que cela ne soit jamais arrivé, ce point pourrait entraîner des frictions entre l’équipe éditoriale et la COCQ-SIDA.

Respecter la dignité de l’individu dans la démarche d’accompagnement social au témoignage c’est…

C’est être à l’écoute et s’assurer que la personne témoin puisse prendre une décision éclairée quant au fait de témoigner ou non.

Enjeux éthiques et de solidarité

  • Il faut toujours être vigilant et ne pas prendre pour acquis qu’un témoin qui accepte de témoigner une fois le fera toujours.
  • La revue Remaides Québec accorde beaucoup d’importance aux témoignages. Le témoignage fait l’objet d’une rubrique comme telle. On les retrouve aussi à l’intérieur de dossiers traitant d’un sujet en lien avec le VIH.
    De plus, une chronique présente régulièrement le point de vue d’une personne vivant avec le VIH sur des sujets
    de son choix.