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L’Expérience Sociale des Toilettes Publiques dans Ville-Marie: Enjeux, Affects et Stratégies d’inclusion des personnes marginalisées, 2024-2027

Contexte

Depuis plusieurs années, les toilettes publiques attirent quelques polémiques. En 2023, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a installé des lecteurs de carte d’identité à l’entrée de plusieurs toilettes du rez-de-chaussée pour en limiter l’accès aux personnes itinérantes qui fréquentent le campus. Les toilettes publiques (dans les chalets de parc) ont aussi fait les manchettes en 2022 pour leur accès restreint et difficile dans les parcs de Montréal. L’Ombudsman de Montréal a même été appelé à se pencher sur cette question et à déposer un rapport la même année. Plus largement, la question de l’inclusion des personnes trans (particulièrement les femmes trans) dans les toilettes et les vestiaires pour femmes fait l’objet de débats nationaux, autant au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Face à cela, comment les personnes marginalisées naviguent et négocient ces espaces publics intimes?


Objectifs de la recherche

Cette recherche a pour but de mieux comprendre la façon dont les personnes qui vivent des situations de marginalisation dans le quartier (ex. itinérance, consommation, sexualité, LGBTQI2+, diversité corporelle ou capacitaire) investissent les toilettes publiques, et quels sont les rapports de pouvoir dont elles font l’objet.

Objectifs

  1. Explorer l’expérience sociale des toilettes publiques en milieu urbain du point de vue des personnes marginalisées ;
  2. Analyser les enjeux auxquels ces personnes sont confrontées lorsqu’elles ont recours aux toilettes publiques d’une manière utilitaire, stratégique et affective ; et
  3. Cerner, avec des personnes marginalisées, comment mettre en place des espaces et des pratiques plus inclusives et sécurisantes, et faire connaître leurs recommandations.   

La recherche explore les dimensions sociales et émotionnelles qui sont soulevées par la multiplicité des usages des toilettes publiques par différentes communautés. Ces usages sont traversés par la qualité et l’accessibilité des lieux, et la nature des actions et interactions qui y prennent place. Par conséquent, l’expérience des toilettes est révélatrice des tensions sociales qui habitent notre quotidien et l’espace public.


Méthodes

Comité aviseur

Un comité formé de cinq à sept citoyen·nes expert·es permet d’établir une relation de concertation réflexive et continue avec des personnes concernées par l’accès à l’espace public. Impliquées à toutes les étapes du projet, le comité participe à l’interprétation des données (photos, observations et entretiens) et émet des recommandations pour le développement de lieux et de pratiques plus inclusives et plus sécurisantes.

Enquête photographique et observations

Une enquête photographique permet de documenter les espaces physiques des toilettes publiques dans Ville-Marie, ainsi que les traces des différents usages qui en sont faits par les diverses populations qui les fréquentent.

Les observations permettent de documenter l’achalandage, les actions et interactions in situ, à chaque saison de l’année et à différents moments de la journée.

Entrevues marchées

Une séries d’entrevues individuelles marchées permettent de documenter le point de vue des personnes marginalisées sur des éléments de leur expérience des toilettes publiques, notamment en termes des sentiments d’inclusion, de sécurité et de respect.  Les personnes interviewées auront aussi l’occasion de prendre des photos des éléments qui sont significatifs pour elles, et ainsi contribuer à leur tour à l’enquête photographique.


L’équipe de recherche

Chercheure principale
Maria Nengeh Mensah, Professeure, École de travail social, UQAM

Cochercheur.es
Carolyne Grimard, Professeure, École de travail social, UdeM
Isabelle Ruelland, Professeure, École de travail social, UQAM
Annie Savage, Direction générale, RAPSIM
Olivier Vallerand, Professeur, École de design, UdeM

Collaborations
Alexandre Berthelot, Directeur des services communautaires, CACTUS-Montréal
Jade Bourdages, Professeure, École de travail social UQAM
Catherine Chesnay, Professeure, École de travail social, UQAM
Jérémie Lamarche, Organisateur communautaire, RAPSIM

Personnel étudiant
Julie Deslandes-Leduc, Adjointe de recherche, Étudiante au Doctorat en travail social, UdeM
Jeanne Roberge, Adjointe de recherche, Étudiante à la Maitrise en sexologie, UQAM
Just Massicotte, Adjoint.e de recherche, Étudiant.e à la Maitrise en travail social, UQAM


Retombés du projet

  • Recommandations, qui seront transmises aux décideurs politiques, pour favoriser et améliorer l’inclusion des communautés marginalisées dans les toilettes publiques
  • Communications et diffusions des résultats tout au long du projet à la communauté scientifique
  • Ouvrage Collectif
  • Exposition photo destinée au grand public, co-organisée avec le Comité-Aviseur

Où en sommes-nous aujourd’hui?

À l’Été 2025, trois séances d’observations sont prévues auprès des toilettes ciblées et les entretiens marchées débuteront.

Une première communication sur l’enquête photographique a été livrée lors de la Demi-journée de réflexion/sensibilisation du 2 avril 2025, organisée par le Comité Cohabitation UQAM et Marginalités Urbaines de l’École de travail social.