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Les prisons sont un monde secret et caché, largement inconnu du public. La plupart des gens ne savent pas combien de personnes sont en prison, par exemple, et pour beaucoup, le contact avec l’univers carcéral et les personnes judiciarisées ne se fera que par le biais des médias. Ces représentations culturelles contribuent ainsi à façonner les connaissances générales que nous avons des prisons et du système judiciaire.

Une culture du témoignage émerge chez les personnes judiciarisées alors que des femmes incarcérées prennent la parole dans les médias. Offrant un contre-discours aux représentations culturelles de la prison, ces témoignages publics évoquent les liens sociaux perdus ou compliqués par la séparation causée par l’enfermement et déplacent la focale, généralement dirigée sur l’enfermement comme conséquence d’un crime ou de la nature incontrôlable des personnes détenues, vers les conséquences de l’enfermement sur les liens sociaux. Livrés à travers différents médias, les récits produits sur et par les femmes judiciarisées nous invitent à réfléchir aux expériences de l’in/justice. Avons-nous les ressources pour les entendre ?

Défis : In/justice testimoniale 

Les témoignages publics complètent, interrogent et parfois contredisent les représentations culturelles dominantes. Paradoxalement, bien que ces récits soient présents dans l’espace public, cela ne signifie pas qu’ils soient compris, ni que les femmes judiciarisées soient socialement reconnues comme porteuses d’une parole crédible.  Comme le souligne Miranda Fricker (2007), l’injustice épistémique se manifeste par le manque de crédibilité associée à un témoignage — l’injustice testimoniale — et par le manque de ressources culturelles pour le comprendre — l’injustice herméneutique. Ici, l’injustice concerne l’attention sociale portée envers leurs histoires sur l’ennui, par exemple, ou sur les effets de la prison et les conditions inhumaines de l’incarcération. Sommes-nous en mesure de voir au-delà des images populaires en matière d’enfermement et de justice faite aux femmes? Leur accordons-nous de la crédibilité?

Pratique : Si t’es féministe, c’est pour tout le monde… même en prison !

Le Comité Leclerc (CL) du Centre des femmes de Laval (CFL) est un groupe d’action sociale pour favoriser la solidarité auprès des femmes détenues et contrer la détention des femmes. Dans le but d’améliorer ses pratiques féministes intersectionnelles et de les faire connaître, le CFL a réalisé une recherche avec une équipe de chercheures de l’UQAM pour décrire et documenter les pratiques de groupe et d’action collective du CL.

Consulter le rapport de recherche ici.

En plus du rapport de recherche, vous pouvez visionner les capsules éducatives produites dans le cadre de la recherche partenariale : 

  • Le féminisme intersectionnel pour le Comité Leclerc
  • Le travail de groupe pour le Comité Leclerc
  • L’action collective pour le Comité Leclerc
  • Solidarités et luttes intersectionnelles avec des femmes incarcérées 

Le travail de groupe pour le Comité Leclerc

L’action collective pour le Comité Leclerc

Solidarités et luttes intersectionnelles avec des femmes incarcérées