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Cet événement a été organisé par l’équipe de recherche-action Cultures du Témoignage (UQÀM), la Coalition d’action et de surveillance sur l’incarcération des femmes au Québec (CASIFQ) et Éditions Écosociété le 3 mai 2022 au Ausgang Plaza.

« Cette histoire n’est pas facile à raconter pour moi, mais je dois dénoncer la situation que vivent les femmes à la prison Leclerc afin que l’on prenne conscience des problèmes de droits humains qui ont cours dans cet établissement carcéral de Laval. »

C’est sur ces mots que s’ouvre le témoignage bouleversant de Louise Henry, incarcérée pendant 11 mois dans cet ancien pénitencier fédéral pour hommes à sécurité maximale où ont été transférées en 2016 les détenues de la Maison Tanguay. Le récit de son expérience derrière les barreaux et de celles de ses codétenues est aussi troublant qu’accablant: fouilles à nu excessives, recours abusif à l’isolement, violence verbale et psychologique, annulation subite de visites, accès limité à l’infirmerie, malpropreté extrême, problèmes d’eau potable, de chauffage et de plomberie, gestion inappropriée de la pandémie de COVID-19… Les conditions de détention à la prison Leclerc sont déplorables et inadaptées aux besoins des personnes. Il est temps que le gouvernement provincial ferme cet établissement, qualifié depuis des années de «véritable honte pour le Québec» par les militant.e.s des droits de la personne. Comme société, n’avons-nous pas plutôt la responsabilité de soutenir et d’aider ces femmes souvent issues de groupes défavorisés, marginalisés et racisés? Comment punir les crimes mineurs de manière à favoriser la réhabilitation des détenu.e.s? Quel est le bien-fondé de recourir à la judiciarisation et à l’empri­sonnement pour répondre à des problèmes sociaux? Une chose est sûre : personne ne ressortira indemne de ce témoignage poignant et courageux.

La rencontre du lancement du livre a accueilli plus de 50 personnes du milieu communautaire, académique et militant. L’évènement a débuté par des prises de parole/témoignages de personnes concernées par l’incarcération et/ou ayant soutenu Louise Henry dans son processus créatif. Une représentation musicale de Claudette Plante clôturait les prises de parole. Un temps d’échange et de débat avec la salle fût également animé par une représente de la Coalition d’action et de surveillance sur l’incarcération des femmes au Québec (CASIFQ). Une gardienne du senti était présente durant l’ensemble de l’événement pour offrir un soutien et une écoute aux personnes le souhaitant.

Un épisode complet du Prison Radio Show est dédié au Lancement du livre de Louise Henry vous pouvez l’écouter ici.