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Coproduire éthiquement, des exemples pratiques…

GESTION DES DEMANDES DE JOURNALISTES (MAISON PLEIN COEUR)

L’organisme

Maison Plein Coeur
www.maisonpleincoeur.org
infompc@maisonpleincoeur.org

Public ciblé

Personnes vivant avec le VIH/sida qui fréquentent l’organisme et qui ont une expérience de témoignage dans les médias.

État du projet

En cours, selon les demandes ponctuelles.

L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL

Avant

Le responsable des communications reçoit les demandes des journalistes. C’est à cette étape, qu’en fonction du topo de la demande, celle-ci est acceptée ou refusée.

Il recherche une personne témoin dont le profil ou l’expérience correspond au topo. Il est important de bien choisir la personne, il faut bien la connaître.

Le responsable rencontre la personne témoin pour l’informer et la préparer à la situation d’entrevue journalistique : simulation de questions et de réponses, mise à jour d’informations factuelles sur l’organisme, le VIH/sida (traitement, statistiques au Québec, état de la loi, etc.). Il est aussi important de laisser une liberté d’expression à la personne, de lui faire confiance.

Pendant

Le responsable des communications assiste à l’entrevue et intervient, au besoin, pour poser des limites sur ce qui est dit au nom de l’organisme et pour s’assurer que les limites de la personne témoin soient respectées.

Après

Un suivi de l’expérience de témoignage avec la personne témoin vise à explorer comment ça s’est passé, ce qu’elle a aimé ou non, les points à améliorer, etc.

Il arrive aussi qu’on fasse un suivi ou une rencontre préalable si nécessaire avec les proches de la personne témoin. Ceci est du cas par cas.

LES DÉFIS RENCONTRÉS

Avec les médias ?

Certains journalistes ne respectent pas leur engagement. Par exemple, ils peuvent chercher à outrepasser le topo d’entrevue qui était initialement prévu ou il arrive que l’entrevue réalisée n’est pas publiée ou diffusée.

Avec les personnes accompagnées ?

Trouver la « bonne » personne pour témoigner. Il est important de connaître la personne témoin et savoir où elle est rendue en terme de l’acceptation de sa séropositivité, quelle est sa capacité d’expression en public, quelles sont ses connaissances de l’organisme, a-t-elle confiance en elle ? Etc.

Avec les proches de la personne témoin ?

S’assurer que le témoignage soit fait dans le respect de l’ensemble des personnes concernées. Il est important d’amener la personne témoin à réfléchir aux conséquences de son témoignage sur ses proches. Selon le cas, on peut lui proposer de parler avec eux et d’évaluer s’ils pourront vivre avec les conséquences de la révélation publique du statut sérologique positif au VIH.

Au sein même de l’organisme ?

Il peut parfois y avoir un manque de temps pour bien préparer la personne témoin. Être vigilant et intervenir en postproduction si le ou la journaliste n’a pas respecté son engagement.

Respecter la dignité de l’individu dans la démarche d’accompagnement social au témoignage c’est…

  • S’assurer que la personne témoin est à l’aise avec son témoignage et avec le fait de faire un coming-out public de sa séropositivité.
  • La compensation financière offerte aux participants en échange de leur témoignage biaise-t-elle leur motivation à participer au film ? Après réflexions, l’équipe d’intervention a jugé que les personnes témoins allaient aussi perdre
    des revenus en prenant du temps pour participer au tournage. De plus, au fil du temps, les intervenant.e.s ont
    remarqué que certains participants se sont retirés du projet, laissant croire que la motivation suscitée par la
    compensation financière n’était pas si importante. Ceci dit, la compensation financière représente une forme de
    reconnaissance de l’expertise humaine, du vécu partagé dans le témoignage, et ce faisant, elle n’est pas le
    principal incitatif. La compensation devrait donc demeurer symbolique afin que la participation repose sur d’autres
    motivations.
  • Soutenir les personnes témoins tout au long du processus et même par la suite a constitué un défi important.
  • Vérifier avec elle qu’elle est prête à vivre avec les conséquences personnelles et sociales de ce coming-out, si elle comprend bien tous les tenants et aboutissants de cette prise de parole et qu’elle le fait en connaissance de
    cause.
  • Aussi de valider si les proches de la personne témoin sont à l’aise avec le témoignage de celle-ci.

Enjeux éthiques et de solidarité

Les aspects éthiques et la solidarité de notre accompagnement tiennent compte des réalités spécifiques de chaque personne accompagnée. C’est une gestion cas par cas qui nécessite que nous prenions le temps nécessaire pour préparer les personnes témoins avant le témoignage et que nous les supportions pendant et après l’expérience.