Coproduire éthiquement, des exemples pratiques
ATELIERS « VIH 101 » (SIDACTION MAURICIE)
L’organisme
Sidaction Mauricie
www.sidactionmauricie.ca
harsah@sidactionmauricie.ca
prevention@sidactionmauricie.ca
Public ciblé
Personnes vivant avec le VIH/sida qui fréquentent l’organisme.
État du projet
En cours.
L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL
Avant
Les ateliers VIH 101 comprennent une partie de démystification et de prévention, suivi occasionnellement d’un témoignage qui peut être réalisé directement par une personne devant le groupe ou sous la forme d’un document audio-visuel.
On recrute une personne prête à témoigner ayant, si possible, déjà une expérience de témoignage. Les intervenant.e.s sont aussi souvent des témoins lorsqu’ils-elles ont un vécu en lien avec le thème de l’atelier.
Une rencontre avec le.la coordonnateur.trice est réalisée pour connaître les motivations de la personne voulant témoigner.
Le témoignage peut être enregistré sous format audio-visuel afin d’être présenté quand la personne ne veut plus témoigner en direct devant le groupe ou lorsqu’elle n’est pas disponible, mais ça ne permet pas aux participant.e.s de poser des questions et au témoin d’approfondir et de démystifier son message.
Un montant symbolique de 50.00$ sera demandé à l’organisme qui reçoit la personne témoin à titre de dédommagement.
Le jour de l’atelier, un.e intervenant.e accompagne la personne témoin et réalise une dernière préparation informelle en route vers le milieu visité.
Pendant
L’intervenant.e qui anime la partie démystification et prévention est présent.e lors du témoignage. Cela représente un support moral.
Après
Un retour évaluatif informel est réalisé par l’intervenant.e avec la personne témoin dans le transport du retour.
LES DÉFIS RENCONTRÉS
Avec les médias ?
Les médias véhiculent souvent des messages de peur suite à des entretiens réalisés avec des personnes vivant avec le VIH/sida qu’ils rejoignent via notre organisme ou ailleurs. Pourtant, lors de ces interviews, nous spécifions que le plus gros problème des personnes qui vivent avec le VIH/ sida aujourd’hui, c’est la stigmatisation. Nous devons alors intervenir auprès de personnes nouvellement atteintes qui ont été troublées par ces écrits dans les médias.
Avec les personnes témoins ?
Savoir circonscrire le témoignage pour éviter qu’il parte dans tous les sens et que la personne témoin ou l’intervenant.e ne perde le contrôle sur le contenu.
Prendre à la fois en considération les besoins de la personne et ceux de l’organisme, lesquels peuvent être différents (par ex. que faire si la personne veut véhiculer un message centré sur la peur ?).
Les personnes vivant avec le VIH/ sida rejointes par l’organisme vivent de multiples problèmes. Quand elles vont mieux et seraient prêtes à témoigner, elles cessent de fréquenter l’organisme.
Au sein même de l’organisme ?
Inscrire l’expérience de témoignage dans le plan d’intervention réalisé avec les personnes qui témoignent.
Questionner l’instrumentalisation de la personne qui devient un « outil » de l’intervention.
Respecter la dignité de l’individu dans la démarche d’accompagnement social au témoignage c’est …
C’est avant tout écouter avec soins les besoins et les motivations de la personne et répondre à ceux-ci dans une démarche d’affirmation face à la maladie, tout en l’accompagnant, à son rythme, à chaque étape de celle-ci.
Enjeux éthiques et de solidarité
Nous dédommageons le témoignage de la personne en considérant qu’elle y a investi temps et énergie. Nous nous assurons que le dédommagement n’est pas la seule motivation de la personne pour réaliser son témoignage.
Il arrive que la personne voulant témoigner éprouve un sentiment de colère envers sa maladie, celle-ci risque alors de fonder son témoignage seulement sur des aspects négatifs.
Nous privilégions donc le témoignage des personnes qui essaient de trouver la paix face à leur statut sérologique et leur maladie. Leur posture est plus appropriée pour réaliser un témoignage devant des groupes autant pour elle que pour les gens qui l’écoutent. Le témoignage est avant tout un espace pour être écouté et accepté par la communauté. Il importe d’évaluer les groupes auxquels va être confrontée la personne témoin afin d’avoir un aperçu des difficultés que la personne pourrait rencontrer.